Instituteurs en guerre ! Le cas des Yvelines.
Commune de Draveil -Groupe scolaire Jean-Jaurès - Plaque commémorative en l'honneur des instituteurs de la commune tués pendant la guerre de 1914-1918 apposée sur le mur d'un des bâtiments.
Lorsqu'arrive la fin de l'alphabet, et la fin du challenge, la peur de la page blanche arrive....
Si les lettres W,X,Y,Z "valent chères au Scrabble" elles n'en restent pas moins des lettres qui peuvent paraître compliquées à illustrer.
Trève de plaisanterie la question était de savoir comment aborder la lettre Y sans tomber dans la routine de la biographie de l'instituteur en guerre et sans pour autant oublier la thèmatique de mon fil rouge que je m'étais fixée.
Résidant dans les Yvelines depuis quelques années, mon choix s'est porté naturellement à m'intéresser de plus près aux instituteurs des Yvelines "Morts pour la France".
Petit problème et non des moindre, en 1914 le département des Yvelines n'existait pas du moins pas encore. Il faudra attendre en effet 1968 pour voir la création des départements desYvelines, de l'Essonne, du Val-d'Oise, du Val-de-Marne, de la Seine-St-Denis et de Paris nés de la partition de l'ancienne Seine-et-Oise.et de la Seine.
Ne renonçant pas à mon défit pour autant, mon premier travail a été d'identifier les ressources disponibles sur le net pour mener à bien mes recherches :
1°) "Le Livre d'Or des Personnels de l'Instruction Publique et des Beaux Arts" recense une quarantaine de noms d'instituteurs en poste dans les Yvelines au moment de leur mobilisation. Mais cette liste n'est peut être pas exhaustive si on intègre ou non les élèves-maîtres présents à l'Ecole Normale à cette époque et en âge d'être mobilisés.
Ce dernier point nécessite quelques explications sur la formation des instituteurs à cette époque. Les futurs postulants devaient passer un concours pour pouvoir prétendre à entrer à L'Ecole Normale d'Instituteurs. La formation durait trois ans nourris, blanchis et logés. Il existait une seule Ecole Normale d'Instituteurs par département. Pour la Seine et Oise elle se situait à Versailles. Les Ecoles Normales n'étaient pas mixtes et il existait également une Ecole Normale d'Institurices. Cette situation a perduré jusqu'en dans les années 1980 où le concours de recrutement n'étaient pas mixte. Il en était de même des tableaux d'avancement et des promotions qui étaient différenciés.
Mais revenons à notre instituteur lambda de 14/18. Pour peu que ce dernier soit né en 1894; il rentrait à l'Ecole Normale vers l'âge de 18/19 ans; de la classe 1914 il se trouvait mobilisable et ce en dépit de l'exemption réglementaire à laquelle il aurait pu prétendre avant le début de conflit.*
2°) Deuxième source disponible sur le Web : le MémorialGenWeb avec :
- les relevés effectués par Jean-Claude Jorand des deux plaques commémoratives del'Ecole Normale de Versailles qui recense les anciens élèves "Morts pour la France" et qui fait mention de 140 noms d'une part et d'autre part la liste des instituteurs de la Seine et Oise "Morts pour la France". Mais encore une fois la Seine-et-Oise n'est pas les Yvelines et vice-versa.
3°) Enfin la base "Mémoire des Hommes" et celle du "Grand Mémorial".
Le second travail a consisté dans le croisement des différentes bases afin de faire des recoupements et des vérifications afins de trier les insittuteurs des Yvelines "Morts pour la France" afin d'obtenir la liste la plus plausible.
Pour établir cette liste il n'a été retenu que les instituteurs qui étaient en poste dans une école des Yvelines avant le début du conflit ou lors de leur mobilisation qu'il soit originaire ou non de ce département
Restait "à régler le sort des élèves-maîtres" de l'Ecole Normale de Versailles . Puisque n'étant pas en poste à cette époque je n'ai retenu arbitrairement que ceux qui était originaire des Yvelines (version 1968)
Vous trouverez le fruit de ce travail de recherche dans le fichier => ICI
En cliquant sur chaque patronyme, vous aurez accès directement à leur fiche matricule.
A deux exceptions près cette liste doit être exacte. En effet je n'ai pu retrouver pour le moment la trace d'un instituteur figurant sur la plaque commémorative de la Seine-et-Oise (J.FAGETON) et d'un élève -maître figurant sur celle de l'Ecole Normale (M.DEFAT). Peut-être qu' une erreur dans le patronyme est à l'origine de cette impasse. Mais je ne désespère pas de les retrouver.
En conclusion et en chiffres; j'ai pu donc identifier 67 instituteurs ou élève-maîtres en poste ou originaire des Yvelines.
2 d'entre-eux n'ont pas reçu le titre de "Mort pour la France" mais ils figurent ,néanmoins sur les plaques commémoratives ci dessus mentionnées.. Le premier Gaston Louis HERON le vétéran de la bande (°1871) était dans la Territoriale*** et qualifié sur sa fiche "Mémoire des Hommes"de "sursitaire". Le deuxième Louis Henri RUE décédé "d'un accident de chemin de fer".
Le plus jeune, Robert Charlot n'avait que 19 ans lorsqu'il a été tué le 20 juillet 1917 dans l'Aisne.Il avait été incorporé par anticipation en Janvier 1916.
On constate et c'est une confirmation que ce sont les classes 14 et 15 qui ont payé le plus lourd tribu. A elles seules, elles représentent la moité des effectifs de cette liste funeste.
Parmi nos instituteurs, nous comptions 12 officiers, 33 sous-officiers et 22 hommes du rang. Ce qui confirme la prévalence de gradés parmi les instituteurs de 14/18.(voir article).
48 ont éte tués à l'ennemi; les autres sont morts des suites de leurs blessures ou de maladies contractées dans le cadre du service.....
Enfin pour l'anecdote 6 d'entre eux sont tombés le même jour voire au même endroit.
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