DE VOUS AIEUX, en passant par moi !

Elie Hilarion Alfred ROUMIGUIERES est né le15 avril 1887 à Saint-Martin-Laguépie dans le Tarn.

Fils de culivateurs, rien de le prédestine à priori à devenir instituteur.

Tout en continuant à aider son père aux champs, il prépare le concours d'instituteur et intègre l'Ecole Normale d'Albi en 1903.

A sa sortie de l'Ecole Normale, il préfère devancer l'appel et s'engage volontaire pour une durée de 3 ans le 5 octobre 1905 au 143ème régiment d'infanterie d'Albi.

Il en ressort avec le grade de caporal et envoyé dans la disponibilité le 18 septembre 1906. Le certificat de bonne conduite lui est accordé.

En 1908, on le retrouve en poste à l'école de Sorrèze. Entre temps il rencontre celle qui allait devenir son épouse, intitutrice également. Rosalie (Rosa) Astruc et Alfred se marient  le 29 mars 1910 à Burlats commune de naissance de Rosa.

Durant toute la guerre (55 mois), Alfred a écrit et écrit beaucoup ! Ce n'est pas moins de 1600 lettres qu'il enverra à Rosa et à ses proches soit parfois deux par jour! Rosa d'ailleurs n'est pas en reste, elle lui répond et c'est une correspondance quasi quotidienne qui s'installe entre les deux époux.

Ce corpus de 3000 lettres a été étudié, disséqué, classé et rassemblé aujourd'hui dans un ouvrage  par Jean-Louis PIOCHE (1) dont l'épouse n'est ni plus ni moins que  l'arrière petite fille d'Alfred et de Rosa. 

Mais Alfred a été tellement prolixe , qu'il a également rédigé pendant sa première année de guerre des carnets relatant chronolohgiquement les évènements.(2)

Ces écrits sont aujourd'hui autant de témoignages pour les générations futures.

Comme beaucoup d'autres instituteurs revenus de la guerre, Alfred ROUMIGUIERES s'engagea politiquement et syndicalement.

(1) "55 mois d'attente" de Jean Louis PIOCHE, ouvrage disponible auprès de la Société Culturelle du Pays Castrais.

(2) "Alfred ROUMIGUIERES, Un instituteur  français la guerre 1914- 1918". Extraits des carnets et de la correspondance d'Alfred Roumiguières choisis et rassemblés par Jena-Louis PIOCHE à se procurer auprès de la Société Culturelle du Pays Castrais.

Sources : 

Société Culturelle du Pays Castrais.

CRID 14-18 

La Dépêche du Midi

Archives Départementales du Tarn..

Ulysse Firmin Isidore ROUARD est né le 5 juin 1884 à Laviéville dans la Somme.

Fils d'Alphonse menuisier et de Sylvie Dufourmancelle, rien non plus le prédestine à devenir instituteur mais l'Ecole de la République jouera son rôle d'intégration et c'est en 1903 qu'Ulysse entre l'Ecole Normale d'Amiens.

Le 14 septembre 1904, Ulysse épouse à Bougainville Blanche Lecointe également institutrice. De cette union, naîtront 2 filles : Liliane en 1908 et Gillette en 1911.

Au moment du conseil de révision, sa fiche matricule nous informe qu'il enseigne  à l'école de Cappy (80). Il fera d'ailleurs toute sa brève carrière dans plusieurs  écoles de la Somme au gré de ses nominations. Il sera dispensé de service selon "l'article 23". 

En effet en tant qu'instituteur il s'est engagé auprès de son administration pour une durée de 10 ans or si depuis 1889, "le caractère obligatoire et universel du service (3 ans) est renforcé par la loi du 15 juillet qui supprime les dispenses.  l'article 23 prévoit qu'après un an de service militaire les instituteurs, entre autres, seront renvoyés dans leurs foyers". (source wikipédia)

A ce titre, Ulysse n'effectuera  donc qu'un an de service au 120ème régiment d'infanterie de Péronne. Le 18 septembre 1906 il est donc renvoyé dans ses foyers.

Passé dans la réserve en 1908, il est néanmoins mobilisé en août 14.et incorpore le 272ème régiment d'infanterie. A cette époque il est en poste à l'école de Cavillon(80).

Promu sergent en septembre 1914 puis adjudant en octobre de la même année, il est tué à l'ennemi à Harazée dans la Marne le 2 novembre 1914. Son corps ne fut jamais retrouvé.

"Durant les 4 mois de guerre avant son décés, Ulysse Rouard a tenu un carnet de notes. Il  reflète avec une très grande clarté l'horreur de la guerre, les moments de souffrance de ses hommes, la peur de la mort ....." (1)

Malgré son patriotisme, Ulysse ROUARD est avant tout un humaniste et a un profond respect tant pour ses hommes voués à une mort certaine qu'à ses ennemis.

Mort pour la France, sa veuve recevra en mai une aide de 150 francs de l'époque au titre "du  secours immédiat". Ulysse quant à lui sera décoré à titre posthume de la médaille militaire.

A ce titre également, son nom apparait sur plusieurs monuments de la Somme : sur le monument de Laliéville sa commune de naissance, sur le monument de Cavillon commune dans laquelle il enseignait, sur celui de Riencourt commune dans laquelle son épouse résidait mais également sur celui de l'Ecole Normale d'Instituteurs d'Amiens et  du lycée Robert de Luzarches d'Amiensq fréquenta.

Mais le plus bel hommage qui lui a été rendu reste sans nul doute celui de Murielle Lebrun, sa petite fille qui a rassemblé les souvenirs d'Ulysse dans un roman paru en 2017 (2).

(1) site consacré à Ulysse ROUARD

(2) " La malette bleue, un instituteur picard au front" de Murielle Lebrun et Larent Soyer aux éditions de la librairie du labyrinthe" 

Sources :

MemorialGenWeb

site consacré à Ulysse ROUARD

Ulysse Rouard soldat au 272ème RI guerre 1914-1918

Mémoire des Hommes 

Archives départementales de la Somme 

Histoire et mémoire du 272ème régiment d'infanterie