W comme Waterloo
Waterloo morne plaine ?
Comme chacun le sait, Waterloo a marqué le fin du 1er empire.
Les historiens se sont penchés sur le bilan de cette période historique de notre histoire.
Certains voit Napoléon comme un tyran ayant semé la mort dans toute l'Europe. D'autres voit dans l'empereur un despote éclairé réformateur et ne retenant que l'invention du Code Civil et du cadastre.
Je ne réactiverai pas ici la polémique. N'étant pas moi-même un spécialiste de cette époque troublée je vous laisserai seul juge sur l'opportunité de le faire.
Waterloo fut donc une défaite pour la grande armée reconstituée mais fut-elle pourtant la déroute annoncée? Ce qui est certain c'est que des fortunes se sont faites sur l'échec de l'empereur et qu'en 1815 les opposants de Napoléon avaient tout intérêt à dénoncer la boucherie des guerres napoléoniennes et à exagérer leur coût humain.
Même si un mort reste toujours un mort de trop !
Ainsi un anti bonapartiste avait estimé à plus 5 millions les soldats morts imputés à Napoléon dont la moitié de français.
Pendant des années, les chiffres les plus fantaisistes ont été avancés par des chercheurs peu scrupuleux se laissant aller à la surenchère alors qu'ils ne disposaient des compétences nécessaires et de méthodes statistiques adéquates et les auteurs exhortèrent à plusieurs reprises les historiens à la prudence.
Premièrement les morts sur les champs de bataille étaient vite enterrés sans pour autant qu'on e les dénombre !
A Waterloo les pertes sur le champ de bataille "n'ont été que de" 11 370 hommes chiffres confirmés par ...........les anglais ! Ce chiffre est à rapprocher au nombre de décès causés par l'épidémie de choléra à Paris en avril 1832 ( 12 733 ).
La Bataille de Waterloo. 18 juin 1815, par Clément-Auguste Andrieux, 1852.
Dans une étude intitulée "Pertes de l'armée de terre sous le premier Empire, d'après les registres matricules" (1) , Jacques HOUDAILLE chargé de recherche à l'INED recense toutes les évaluations effectuées des soldats décédés depuis 1842 pour en faire une analyse critique.
Elles s'appuient entre autre sur les dénombrements de population disponibles ou le recensement des décès masculin par rapport au décès féminin pour la période 1800-1817.
Jacques HOUDAILLE a été le premier à proposer une méthode de calcul reposant sur les registres matricules des soldats de la Grande Armée en consultation au SHD de Vincennes.
Mais devant le volume du fond (3 millions de matricules), il dut procéder par sondage en acceptant une marge d'erreur la plus faible possible.
Cette étude est très complète et le lecteur intéressé pourra s'y référer en téléchargeant le document suivant : pdf
Dans sa conclusion, Jacques HOUDAILLE avance quant à lui à 900 000 hommes, les pertes des armées napoléoniennes entre 1803 et 1815 ; ce qui est beaucoup plus réaliste que les chiffres fantaisistes annoncés plus haut dans cet article.
Source :
(1) Houdaille Jacques. Pertes de l'armée de terre sous le premier Empire,d'après les registres matricules. In: Population, 27e année, n°1, 1972 pp. 27-50.
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