Semaine 8 : Jean Etienne REMY charron de père en fils !
En ce début d'année 1776 le froid a envahi la France, il a fait jusqu'à -17° à Strasbourg et Lyon ces derniers jours et les chroniqueurs rapportent que des cloches se sont fendues en sonnant.
Louis XVI qui a été couronné l'année précédente a fait retirer les sentinelles aux entrées de Versailles et a permis aux pauvres de se réchauffer dans les cuisines du château.
Turgot est aux finances depuis 1774 mais la situation économique reste préoccupante pour le Royaume. Le Roi a pourtant fait supprimer les corvées en Janvier mais le Parlement en a refusé le principe.
L'année précédente, la hausse du pain a provoqué des émeutes à Paris comme en province et qui ont été réprimées par la force.
On connait la suite de l'Histoire.......
C'est dans ce contexte que Jean Etienne REMY nait le 25 février 1776 à Charrey-sur-Saône. dans cette belle province de Bourgogne.
Charrey-sur-Saône est une commune rurale de Côte d'Or qui comptait 337 habitants en 2021.
En 1776 Charrey ne compte guère plus d'habitants. Un recensement de 1780 fait d'ailleurs état de 460 habitants.
À cette époque, le village de Charrey était composé principalement de manouvriers qui travaillaient la terre chez les petits propriétaires bourgeois et surtout chez les seigneurs de Charrey et Magny qui étaient propriétaires de la plupart des terrains cultivables et des forêts.
Jean-Marc Rousselet qui a étudié les registres paroissiaux de Charrey précise également que beaucoup de personnes travaillaient dans les bois alentours (bûcherons, scieurs de long, charbonniers...); La Saône passant à quelques encâblures amenait également une certaine activité.
Donc en 1780, parmi les habitants on pouvait compter donc : 4 propriétaires terriens, 19 cultivateurs, 1 meunier, 1 maréchal-ferrant, 1 maçon, 1 fondeur de cloches, 1 instituteur, 3 vanniers, 1 huilier, 3 sabotiers, 6 manouvriers, 1 scieur de bois, 1 garde forestier, 1 garde champêtre, 1 cabaretier, 1 tisserand, 2 soldats, et 1 charron,
(source : le site consacré à Charrey-sur-Saône par Jacques LAGNEAU)
Et si je termine mon énumération par le charron , c'est que ce dernier s'appelait Antoine REMY et qu'il n'est ni plus ni moins que le père mon aïeul Jean-Etienne.
A cette époque il est même qualifié de maître-charron.
Le charron avait un rôle vital pour l'économie d'un village. C'était un artisan incontournable et estimé.
Il fabriquait et réparait tous les véhicules en bois nécessaires à transporter les hommes comme les chargements ou utiles aux travaux agricoles.
La construction des chariots, charrettes, tombereaux, charrues, brouettes parfois même les échelles et les râteliers n'avait aucun secret pour lui.
Mais sa principale activité restait la fabrication et la réparation des roues.
Dans les régions viticoles comme à Charrey, il pouvait intervenir dans la confection des cerclages de tonneaux.
Le charron
Donc Jean-Etienne REMY est le fils d'Antoine (1742-1807) et de Anne-Marie Thomas (1746-1817). Et il sera charron comme son père et comme l'était avant lui son grand-père Pierre REMY (1705-1759).
Jean-Etienne aurait eu un frère aîné Pierre né en 1773 mais qui n'aurait pas survécu. Il aura également une soeur Françoise née en 1778.
Jean Etienne reprend donc l'activité de son père. Dorénavant bien installé, il épouse le 20 novembre 1796 à Bonnencontre (21) Marguerite VIENNOT ( 1772-1841).
De cette union naquirent 8 enfants :
- Marie née en 1797
- Marguerite née en 1799 et décédée en bas âge.
- Denys né en 1801 qui s'installera comme charron également mais à Bonnencontre (21)
- Jean Etienne (1803- 1859) deuxième du nom mon sosa ,charron comme son père mais à Bagnot(21)
- Jean né en 1807 charron également peut-être sur Saulon-la-Chapelle (21)
- Catherine (1809-1880)
- Marguerite née en 1811
- Marie née en 1813
Les REMY sont prolifiques et sont une institution sur Charrey puisqu'ils font partie des 20 noms les plus cités dans les registres paroissiaux entre 1713 et 1792 sur 2000 actes dépouillés. (source : Charrey sur Saône Registre et patronymes (free.fr))
Et les REMY se sont donc fait une réputation et une spécialité dans l'art de la charronnerie.
Jean-Etienne décèdera le 8 octobre 1854 à Charrey. Quant à son épouse Marguerite, elle était décédée quelques années auparavant en 1841.
A découvrir aussi
- Semaine 6 :La drôle de guerre de Marcellin SIMON
- Semaine 1 : Jeanne TERRIER
- Semaine 5 : Monique BOUFFLERS
Inscrivez-vous au blog
Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour
Rejoignez les 41 autres membres