M comme Manouvrier
Sous Louis XIV 90% de la population habitait dans les campagnes, dans de petits villages et de modestes hameaux.
Donc il n'est pas rare de trouver essentiellement parmi ses ancêtres des paysans qui cultivent la terre qu'ils soient manouvriers, brassiers, journaliers, ménagers, bordagers, laboureurs....Mais sait-on en réalité ce que recouvrent ces différentes terminologies que l'on rencontre dans la société rurale de cette époque.
Situés tout en bas de l'échelle, les journaliers, le valet de ferme, les domestiques constituent le "prolétariat" de la campagne.
Le manouvrier : littéralement est celui qui travaille de ses mains; il peut être très souvent un ouvrier agricole mais la terminologie peut s'appliquer aux ouvriers de l'industrie. Le manouvrier en principe n'est pas logé par son employeur, à la différence du domestique. Contrairement au laboureur il ne possède pas d'attelage.Suivant les régions comme en Guyenne il peut être appelé également brassier.
Le ménager, terme que l'on rencontre parfois, a un statut à part. Il est établi et possède un petit lopin de terre. Et ils sont plus nombreux qu'on ne le croit. Ainsi, à la fin de l'Ancien Régime 90% des paysans sont propriétaires d'un bout de terrain.
Le laboureur est un travailleur indépendant. S'il se trouve propriétaire de sa charrue, il est rarement propriétaire de la terre. Locataire, il peut être assimilé à un métayer ou au bordier (bordager). Mais sa situation financière ainsi que sa position sociale peut-être très différente d'une région à l'autre.A l'issue de la Révolution le terme de laboureur disparaitra progressivement au profit de celui de cultivateur.
Le métayer est lié par un contrat de métayage par lequel un propriétaire met à disposition une terre, des bâtiments, des machines, le cheptel. En échange le métayer ou locataire fournit son travail et reverse une part du capital d'exploitation et "des fruits issus" de cette exploitation. Suivant les régions on va parler également de bordager, bordier, closerie ou granger et il exploite dans ce cas un bordage, une borderie, une closerie ou une grange autre forme de la métairie.
Le fermier quant à lui est lié par un contrat de fermage qui permet à ce dernier de disposer d'une terre à exploiter moyennant une redevance payée au propriétaire. A la différence du métayer, le fermier conserve "les fruits" de son exploitation.
Dans le Nord / Pas de Calais, j'ai pu rencontré également, y compris au XVIIIe siècle, le censier . Ce terme recouvre la personne qui percevait le cens. Au moyen-âge, "le cens était la redevance annuelle due en espèce ou en nature au Roi ou au seigneur local qui détenait le fief". Ainsi en 1740 un de mes ancêtres Vast SIMON est "valet de charrue à la cens de Court au Bois à St Laurent" Par extension, le censier devait désigner le propriétaire de la terre.
Cette liste n'est évidemment pas exhaustive. N'oublions pas non plus les pâtres et les bergers de nos campagnes qui gardaient les troupeaux......
pour en savoir plus : Les Manouvriers (Histoire - Généalogie)
sources :
Réussir sa généalogie de Jean-Louis BEAUCARNOT ( Editions Marabout- octobre 2006)
Généalogie facile. Ouvrage collectif ( Edition Hachette - 2008)
Dictionnaire du généalogiste et du curieux d'Alain NEMO-1992
un site : Les Métiers de nos Ancêtres
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