4 mariages et un enterrement !
*C'est en guise de clin d'oeil au film britannique de Mike Newell, sorti en 1994 que je me permets d'emprunter le titre de cette oeuvre pour vous conter l'histoire de mon aïeul à la 8ème génération : Antoine PICHER (sosa 134) le bien nommé.
Antoine nait le 19 octobre 1737 à Ségrié dans la Sarthe. Il est le fils Michel PICHER bordager (1) et de Renée TIREAU.
A 22 ans, Antoine épouse Elisabeth CHAUMONT de 4 ans son aînée le 12 février 1760 à Montreuil-le-Chétif (72). A compter de cette date Antoine s'installe à Montreuil comme cultivateur.
De cette union naîtront 10 enfants :
Antoine en 1762 ; Renée en 1764 ; Marie en 1765; Jacques en 1769; Elisabeth en 1771; Louis en 1772; des jumeaux Marie-Sophie et Julien en 1774.
Elisabeth CHAUMONT décède en décembre 1774.
Devant une telle fratrie dont il faut s'occuper et nourrir , et même si certains enfants sont morts en bas âge, Antoine ne doit pas avoir d'autre choix que de retrouver une maman de substitution.
Il se marie donc en seconde noce le 6 novembre 1777 avec Marie GUERANGER agée de 40 ans. En fait, Antoine régularise une situation bien avancée qui a du suscité à l'époque l'opprobre du village et du curé. En effet Marie a accouché en février 1777 d'un petit Adrien issu de ses oeuvres..
Adrien ne survécut qu'un mois.
Suivront deux autres enfants : Jean qui nait en 1778 et Marie en 1780. Marie décède en 1781 à l'âge de 7 mois et comme un malheur n'arrive jamais seul Antoine perdra sa seconde épouse la même année . Marie GUERANGER décède le 22 juin 1781.
Qu'à cela ne tienne, notre Antoine convolera en 3ème noce le 13 août 1782 toujours à Montreuil-le-Chétif. Il épouse Françoise DEZALAY agée de 27 ans. Antoine en a alors 44. Peut-être un mariage d'intérêts ??
Un contrat de mariage pourrait peut-être nous en dire plus.
De cette union naîtra le 2 mars 1784. un petit Adrien deuxième du nom.
Décidément notre Antoine a peu de chance en amour , il se retrouve veuf une 3ème fois. Françoise son épouse décède le 12 janvier 1786.
Les ardeurs de notre Antoine ont l'air de se calmer ensuite. La Révolution intervient et peut-être que ses nouvelles fonctions de garde-champêtre l'accaparent. Et, c'est après "un célibat" de 13 ans que le démon le reprend. Il se remarie pour une quatrième fois !
"L;heureuse élue" Anne ORY est âgée de 28 ans ; Antoine quant à lui a la soixantaine bien tassée.
Le mariage est célébré le 18 juillet 1799 à Fresnay-sur-Sarthe chef lieu de canton.*
De cette union naîtra une fille Anne en 1801; Et puis plus rien ! Plus une naissance... Soit Monsieur s'est calmé ou bien la demoiselle a fait en sorte de l'éviter. Mais ce ne sont là que supputations !
Quoiqu'il en soit cette situation perdure jusqu'au 17 février 1817, date à laquelle Anne ORY enterre notre Antoine. Il a alors 79 ans.
Il me reste à corroborer toute cette histoire en allant fouiller dans les archives notariales les contrats de mariage, ainsi que le partage fait à l'issue du décès de notre Antoine. Ce dernier devrait être digne d'intérêts compte tenu du nombre d'héritiers potentiels.
Suite donc au prochain épisode......
(1) .Les bordagers étaient avant 1789, des cultivateurs, sur de petites exploitations de 5 à 10 ha qui fournissaient à peu près de quoi vivre (ces exploitations étaient nommées des borderies ou bordages).
* La loi du 13 fructidor an VI (30 août 1798) stipule que les mariages doivent être célébrés au chef-lieu de canton, le décadi (10e jour de la décade républicaine). Cette loi ne fut appliquée que du 1er vendémiaire an VII (22 septembre 1798) au 28 pluviôse an VIII (17 février 1800), obligation de célébrer les mariages au chef-lieu de canton.
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