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Retour en Côte d'Or cette semaine et plus précisément à Chaudenay-la-Ville.

La commune de Chaudenay-la-Ville est située à la limite de l'arrière côte et de l'Auxois-sud, elle se trouve à 5 km de la Vallée de l'Ouche.

Située sur un promontoire, Chaudenay-la- Ville possède une vue panoramique sur le château de Chaudenay.....le-Château commune limitrophe.

Au cours de la période révolutionnaire de la Convention nationale (1792-1795), la commune a porté le nom de Chaudenay-la-Montagne. 

Nous sommes en mars 1807. La victoire de l'empereur à Eylau en février est bien loin des préoccupations quotidiennes des habitants de Chaudenay.

Chaudenay est une petite communauté de 160 habitants donc tout le monde se connaît. (chiffres 1806 Source : Ldh/EHESS/Cassini). Aujourd'hui Chaudenay-la-Ville ne compte plus qu'une trentaine d'habitants. 

C''est donc dans ce contexte que naît Anne MANIERE le 14 mars 1807. Elle est la fille de Jean-Baptiste M. (1755-1817) et de Jeanne MILLOT (1765-1810).

Anne est le septième enfant du couple qui en comptera huit en tout.

En 1807, seuls sont encore vivants, Pierre qui dècèdera en 1814,  François né en 1795, Jean (1798-1811), Claude né en 1804.

En effet à cette époque le couple  MANIERE X MILLOT a déjà perdu deux enfants : Claudine décédée à 18 jours et François décédée à 18 mois.

Anne aura en 1809 une petite soeur Jeanne qui décèdera à l'âge de deux ans.

Naissance d'Anne MANIERE (source AD 21)

Dans les actes qui se succèdent, Jean-Baptiste MANIERE est  souvent désigné comme étant le marguillier de la paroisse. 

Arrêtons nous quelques instants  sur  cette charge de "marguillier" qui n'était pas à proprement parler une profession.

Sous l'Ancien Régime, l'église est entretenue et ses biens gérés par la fabrique.  . Ce mot désigne à la fois tout ce qui appartient à une église paroissiale et la corporation de ceux qui administrent les biens qu'on appelle les marguilliers.

Le nombre des membres de la fabrique varie de un à quatre. Les marguilliers sont élus par l'Assemblée générale des habitants et ce en fonction du nombre des ouailles de la paroisse.

Le marguillier est donc choisi parmi les fidèles de la communauté. Lire, écrire et compter s'avère être un plus mais non une obligation car très peu de paroissiens sont lettrés.

Il doit être laïc, et "avoir de bonnes vies et de bonnes mœurs", Il est élu au suffrage universel puis à partir du XVIIème siècle, seuls les paroissiens payant un minimum de taille pourront participer à l'élection des marguilliers.

Une fois élu ou nommé, il ne peut refuser cette charge. Chargé des comptes de la paroisse, peu de volontaires pour assurer cette mission et souvent ils sont élus par défaut.  Parfois même, leur élection a été le fruit de tractations et de stratagèmes visant à se venger d'un voisin.

Outre les comptes de fabrique, le marguillier est responsable de l'entretien de l'église, de sa décoration , du mobilier., du linge....

Il doit également faire respecter les usages,la régularité de la grand messe, l'exécution des fondations, la distribution de pain béni, la sonnerie de cloches,l' occupation des bancs, les chapelles, la nomination des serviteurs ordinaires, l'autorisation des quêtes et des confréries. 

(source : Généalogie en Gâtinais)

Donc énorme responsabilité pour celui qui était désigné ! Nulle part dans la littérature que j'ai pu lire au sujet de cette charge  il n'est fait mention d'une quelconque rémunération. Dans le civil, Jean-Baptiste était manouvrier. 

Jean Baptiste décède en 1817. 

Mais revenons à Anne. Au décès de son père elle n'avait que dix ans. Ayant perdu sa mère en 1810 elle était orpheline. Elle est donc confié à un oncle paternel qui devient son tuteur. 

C'est à dix-neuf ans qu'elle convolera en justes noces avec Claude MILLIERE manouvrier originaire de la commune de Soussey-sur-Brionne.  

Son père et sa mère étant décédée, elle doit avoir  le consentement de son tuteur.

Le mariage fut célébré en la mairie de Chaudenay le 17 avril 1826. On apprend dans l'acte que les jeunes époux ont échangé préalablement leur consentement devant le Juge de Paix du canton.  Procédure dûe au fait qu'Anne est encore mineure ?

Le couple s'installe ensuite à Créancey (21). 

De cette union naîtront 11 enfants : 

• 1827 Elisabeth 
• 1829 Anne
• 1830 Pierre dcd
• 1833 Nicolle dite Collette mon sosa
• 1835 François
• 1838 Claude
• 1840 Pierre
• 1842 Antoine
• 1845 Alexis
• 1847 Catherine
• 1850 Jeanne

Claude MILLIERE décède le 4 juillet 1877.

Anne décèdera le 21 juillet 1889 à Créancey presque jour pour jour où naissait mon grand-père paternel.

Elle avait 82 ans. 

extrait de l'acte de décès d'Anne MANIERE (source AD 21).