O comme Obélisque
Vous l'avez déjà compris si vous avez lu mes précédents articles, l'un des monuments privilégiés des communes aura été l'obélisque et ce pour plusieurs raisons :
- sa facilité à produire en série
- sa facilité à mettre oeuvre
- son coût modique par rapport à une oeuvre originale.
Un autre argument plaidait en sa faveur : sa forme pyramidale et quadrangulaire permettait d'occuper toutes ses faces.
Ainsi sur une face on inscrivait l'épitaphe agrémentée de quelques ornementations et il restait trois autres faces pour inscrire le noms des poilus Morts pour la France ou à défaut mettre d'autres décorations
Un obélisque aux formes épurées
Agnin (38). Auteur : Daniel Bertholet
L'obélisque ou la pierre levée prend ses racines au plus profond de notre histoire. Il serait symbole de fécondité et de fertilité. D'autres y voient dans sa verticalité un moyen pour les esprits d'atteindre le ciel.
Déjà les premiers hommes érigeaient des mégalithes (menhirs) et 'l'obélisque de la Place de la Concorde est encore là pour nous rappeler que les égyptiens étaient passés maître dans l'art d'édifier ce type de monument.
La base de données de l'Université de Lille 3 distingue quant elle l'obélisque du pilier commémoratif et du piédestal. Pour moi la différence est à la marge car nous avons toujours affaire à un monument à quatre côtés plus ou moins grand et plus ou moins large quant à sa base.
La distinction pourrait se faire sur le sommet de l'édifice. L'obélisque se terminera par un pyramidion.
Dans le cadre du pilier commémoratif le sommet sera occupé par un coq, une croix, une médaille militaire.......
Le piédestal quant à lui ressemblera à une pyramide tronquée sur lequel on retrouvera une statue: un poilu, une victoire etc....
Si on intègre les obélisques, les piliers commémoratifs, les piédestaux (je sais ça fait bizarre mais c'est bien le pluriel de piédestal !) ils représentent plus de 50% de nos monuments pour atteindre parfois les 70/80% suivant les départements.
L''exercice qui va consister pour les architectes ou les sculpteurs à interpréter leur forme ou à réinventer l'obélisque va s'avérer très compliqué.
Les obélisques qui vont alors se démarquer sont donc très rares.
Dans l'ouvrage "36 000 cicatrices, les monuments aux morts de la grande guerre"( Editions du patrimoine. Paris-2016) les auteurs en retiennent deux qui ont le mérite d'être cités
Le monument des "Abymes" en Guadeloupe dont la principale originalité réside dans les quatre panneaux décoratifs qui ornent son fût et l'ogive d'obus stylisée planté à son sommet.
Ce monument est l'oeuvre du sculpteur et céramiste Ardachès Baldjian *
On peut également citer le monument de Cayenne en Guyane . Une de ses faces est recouverte d'une plaque de bronze présentant plusieurs allégories militaires. Son auteur un certain Sanchez n'est pas entré dans la postérité.
* Ardachès Baldjian est un sculpteur d'origine aménienne installé en Martinique de puis 1934.
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