Mention : père inconnu
les déclarations de grossesse
"......toute femme qui se trouvera duement atteinte et convaincue d'avoir celé, couvert ou occulté, tant sa grossesse que son enfantement, sans avoir déclaré l'un et l'autre et avoir pris de l'un ou de l'autre témoignage suffisant, même de la vie ou mort de son enfant lors de l'issue de son ventre... sera punie de mort !"
Cet édit dit d'Henri II sur le "recel de grossesse et d'accouchement" en date de Février 1556 et qui visait à prévenir les infanticides, fréquentes à l'époque, obligeait toutes les filles non mariées et les veuves à déclarer leur grossesse dès le moment où elles avaient connaissance de celle-ci. En cas de non-déclaration l'homicide était fréquemment retenu et la peine encourue était la pendaison. Pour "les plus chanceuses", la sentence pouvait être commuée en bannissement à perpétuité après avoir battue et marquée de deux fleurs de lys.
Rappelé 4 fois l'an au cours de la messe paroissiale, si l'édit était clair quant à la peine encourue, il laissait par contre les femmes dans l'incertitude quant au lieu où elles devaient déclarer leur grossesse, d'où des difficultés aujourd'hui pour retrouver ce type de document.
Plusieurs possibilités s'offrent au généalogiste afin de retrouver ces déclarations de grossesse, toujours truffées d'anecdotes passionnantes mais parfois dramatiques pour la déclarante. En effet, servantes ou domestiques pour la plupart, ces dernières pouvaient avoir été victimes de viol ou de l'assiduité du maître chez qui elles avaient été placées.
Elles pouvaient donc déclarer leur grossesse devant le représentant de la justice locale, rarement devant un notaire car cette déclaration était facturée.
Cependant, afin d'éviter les scandales et la vindicte populaire, les"filles-mères" répugnaient généralement à se confesser au notaire du lieu et pouvaient faire plusieurs kilomètres à pied pour bénéficier de la confidentialité et d'un certain anonymat.
Le généalogiste retrouvera ces déclarations aux Archives Départementales en Série B et aux archives municipales en série FF mais également dans les minutes notariales en série E.
Mais il faudra néanmoins prendre le contenu de ces documents avec précaution car ils ne vous n'aurez la certitude que le nom du père, quand il est révélé, est bien le bon ! Le doute subsistera toujours.
En effet, les officiers chargés de la rédaction de ces déclarations ne pouvaient pas obliger les femmes à révéler le nom du père mais les inciter vivement à le faire à fortiori quand ces déclarations faisaient l'objet de transactions pécunières.
Alors quel crédit pourrions- nous apporter à ces documents quand l'appât du gain, pouvait amener les femmes à faire plusieurs déclarations successives, voire lancer de fausses accusations aux dépens de personnalités étrangères à leur maternité mais bien plus fortunées que le vrai géniteur de leur enfant.
Je vous laisse seul juge !
sources :
Jean BAUBESTRE "Les enfants naturels et abandonnés"
Gé-Magazine N°80 de Fev. 1990
Gildas BERNARD "Guide des recherches sur l'histoire des familles". Archives Nationales
Jean-Louis BEAUCARNOT "Votre arbre Généalogique". Denoël. 1989
Cet édit dit d'Henri II sur le "recel de grossesse et d'accouchement" en date de Février 1556 et qui visait à prévenir les infanticides, fréquentes à l'époque, obligeait toutes les filles non mariées et les veuves à déclarer leur grossesse dès le moment où elles avaient connaissance de celle-ci. En cas de non-déclaration l'homicide était fréquemment retenu et la peine encourue était la pendaison. Pour "les plus chanceuses", la sentence pouvait être commuée en bannissement à perpétuité après avoir battue et marquée de deux fleurs de lys.
Rappelé 4 fois l'an au cours de la messe paroissiale, si l'édit était clair quant à la peine encourue, il laissait par contre les femmes dans l'incertitude quant au lieu où elles devaient déclarer leur grossesse, d'où des difficultés aujourd'hui pour retrouver ce type de document.
Plusieurs possibilités s'offrent au généalogiste afin de retrouver ces déclarations de grossesse, toujours truffées d'anecdotes passionnantes mais parfois dramatiques pour la déclarante. En effet, servantes ou domestiques pour la plupart, ces dernières pouvaient avoir été victimes de viol ou de l'assiduité du maître chez qui elles avaient été placées.
Elles pouvaient donc déclarer leur grossesse devant le représentant de la justice locale, rarement devant un notaire car cette déclaration était facturée.
Cependant, afin d'éviter les scandales et la vindicte populaire, les"filles-mères" répugnaient généralement à se confesser au notaire du lieu et pouvaient faire plusieurs kilomètres à pied pour bénéficier de la confidentialité et d'un certain anonymat.
Le généalogiste retrouvera ces déclarations aux Archives Départementales en Série B et aux archives municipales en série FF mais également dans les minutes notariales en série E.
Mais il faudra néanmoins prendre le contenu de ces documents avec précaution car ils ne vous n'aurez la certitude que le nom du père, quand il est révélé, est bien le bon ! Le doute subsistera toujours.
En effet, les officiers chargés de la rédaction de ces déclarations ne pouvaient pas obliger les femmes à révéler le nom du père mais les inciter vivement à le faire à fortiori quand ces déclarations faisaient l'objet de transactions pécunières.
Alors quel crédit pourrions- nous apporter à ces documents quand l'appât du gain, pouvait amener les femmes à faire plusieurs déclarations successives, voire lancer de fausses accusations aux dépens de personnalités étrangères à leur maternité mais bien plus fortunées que le vrai géniteur de leur enfant.
Je vous laisse seul juge !
sources :
Jean BAUBESTRE "Les enfants naturels et abandonnés"
Gé-Magazine N°80 de Fev. 1990
Gildas BERNARD "Guide des recherches sur l'histoire des familles". Archives Nationales
Jean-Louis BEAUCARNOT "Votre arbre Généalogique". Denoël. 1989
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