DE VOUS AIEUX, en passant par moi !

DE VOUS AIEUX, en passant par moi !

J'avais 9 ans en mai 68 !

En France, on a pris pour habitude de commémorer tout et n'importe quoi ! Les 10 ans de la naissance de Machin; l'anniversaire de la mort de Truc; les 10 ans de la victoire de la France en Coupe de Monde (si,si on va y avoir aussi le droit !) et j'en passe et des meilleurs. Le mois de Mai n'était pas encore commencé que toutes les radios et les chaînes de télé allaient chacune de leur couplet.

Pas un jour où les inévitables Cohn-Bendit, Geismar, Kouchner, July et les autres viennent nous ressasser leurs exploits d'anciens combattants ! Tout cela sent un peu la redite  et la naphtaline, comme s' ILS avaient été les seuls à l'époque à descendre dans  la rue !

Compte tenu du déchainement médiatique actuel, je redoute la commémoration des 50, 60, 70 ... voire des 100 ans de Mai 68 ! Et tout çà pour une "révolution" avortée.

Je ne veux pas disserter plus ici ni sur les causes, ni sur les conséquences de ce mouvement car tel n'est pas le propos de ce blog.

Moi, j'avais 9 ans en Mai 68, et je vais,malgré tout, me prêter au jeu de ma commémoration.

En 68, j'avais 9 ans et j'étais en classe CM1 à l' Ecole Louis Blanc dans le 10ème arrondissement de Paris. Et j'étais bien trop petit pour saisir le sens de ce qui se passait. Je ne comprenais évidemment pas pourquoi il y avait des barricades dans les rues, pourquoi on brûlait des voitures. Mon Mai 68, ce sont davantage des images qui défilent dans ma tête dont je ne sais si je les ai vues, vécues ou bien inventées.

Je me souviens des tas d'ordures qui trainaient sur les trottoirs, des militaires réquisitionnés pour les ramasser. Mon père qui devait sans doute râler car il ne savait pas comment il irait travailler. Je me souviens encore de ces camions militaires qui circulaient pour assurer les transports en commun.
Je me rappelle de mon père qui avait mis un bouchon d'essence à clé sur sa 404 car le grand sport de la nuit consistait à siphonner les réservoirs.

Je me rappelle qu'un matin je suis arrivé à l'école les yeux rougis par les vapeurs des gaz lacrymogènes, des échauffourées ayant eu lieu la veille aux abords de la Gare du Nord.

Ce mois là, nous devions nous rendre dans le Pas de Calais pour la communion d'une cousine. La question était de savoir premièrement si nous pourrions nous y rendre et deuxièmement si nous pourrions revenir compte tenu de la pénurie d'essence. La question était d'autant plus sérieuse que mes parents étaient chargés d'amener le ravitaillement et d'assurer une bonne part de la logistique.

Cette communion allait être de tout évidence sous le signe des évènements et en tout premier lieu les menus qui allaient être assaisonnés à la Mode de Mai 68.


03/05/2008
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