C comme Calendriers
Dès la période préhistorique, les premiers hommes ont certainement été intrigués par la répétition de phénomènes célestes et/ou météorologiques qui contribuèrent à construire leur perception du Temps. Ces ancêtres lointains faisaient de l'astronomie comme Monsieur Jourdain faisait de la prose sans le savoir !
Ainsi, l'alternance des jours et des nuits, la répétition des saisons, les étoiles fixes, la course des planètes, les phases de la Lune, le mouvement apparent du Soleil ont été autant de signes qui ont dû certainement fait naître la curiosité de nos lointains ancêtres.
Mais sans remonter aux calendes grecques, le besoin de mesurer et de maîtriser ce temps qui passe et qui se répète se fit ressentir et la construction lente d'une explication rationnelle s'est faite jour.
Et l'homme inventa le calendrier pour apprivoiser et appréhender les phénomènes astronomiques qui l'entouraient.
Agés de 10 000 ou 30 000 ans , des os gravés portant des entailles sont probablement les calendriers les plus vieux retrouvés à ce jour.
Que dire également des alignements de Carnac ou du site de Stonehenge dont certains prétendent qu'ils auraient pu être des calendriers astronomiques doublés d'une vocation paganique voire ésotérique....mais difficile à transporter !
Stonehenge
A quelques rares exceptions près, tous les calendriers anciens sont basés sur les lunaisons à savoir des cycles de 29 jours.
La France au cours des âges a utilisé 3 grands calendriers :
Le calendrier julien tout d'abord :
Initié par Jules César sur les conseils de l'astronome D'Alexandrie Sosigène , il est issu du calendrier de Numa (1) jusqu'alors en usage.
Il reposait sur le principe d'une année de 365 jours 1/4 et ce trois années consécutives . A ces trois années succédait une année bissextile. Ce jour supplémentaire était inséré tous les 4 ans au mois de de février et la journée doublée "bis" fut le 24 février appelé à l'époque "sextile" c'est à dire aussi le 6ème jour avant mars d'où son nom aujourd'hui "bissextile".
C'est également Jules César qui décida que l'année commencerait le 1er janvier et non plus le 1er mars. C'est dans cette décision que se situe l'explication de la présence des préfixes "sept", "oct" "nov" et "déc" aux mois de septembre, octobre novembre, décembre qui était donc respectivement, avant ce changement, les septième, huitième, neuvième et dixième mois de l'année.
Cette information est d'autant plus capitale pour le généalogiste amateur qu'elle peut être à l'origine d'erreur dans la retranscription de dates de naissance, mariage ou de décès puisque les officiers de l'Etat Civil qui officiaient au XIXème voir au début du XXème siècles avaent pris pour habitude d'utiliser les abréviations suivantes : 7bre pour septembre, 8bre pour octobre, 9bre pour novembre, Xbre pour décembre.
source AD Pas de Calais
"Toutefois après la chute de l'empire romain, le début de l'an fut maintes fois changé de date" (2) et il fallut attendre un édit de Charles IX , en 1563, pour que le 1er janvier devienne définitivement le jour du nouvel an !
Le calendrier julien a été en usage du 1er janvier 45 avant JC à 1582 date à laquelle le pape Grégoire XIII convint de le modifier.
Le calendrier grégorien :
En calculant la durée de l'année solaire, Sosigène s'était trompé de 11 minutes et 10 secondes soit une erreur de un jour tous les 130 ans.
Aussi devant le retard des saisons par rapport au cycle solaire, le pape Grégoire XIII modifia le calendrier en cours.
C'est ainsi que mon aieul Jehan MATHON hôtelier du "Bon Testard" et bourgeois d'Arras dut s'endormir le soir du 9 décembre 1582 pour se réveiller le lendemain le 20 décembre de la même année.
Hormis la période révolutionnaire où le calendrier républicain a été en vigueur, c'est toujours le calendrier grégorien qui s'applique de nos jours.
S'il est plus fiable que le précédent, il n'en est pas moins exact et notre année n'est pas toujours calée avec le cycle solaire et en 1990 les pendules ont du s'arrêter pour rattraper un décalage ....... d'une seconde !
Grégoire XIII
Le calendrier républicain
Tout généalogiste connait bien évidemment ce calendrier créé par la Révolution française et mis en place par la Convention Nationale du 4 frimaire an II de la République.
Il sera appliqué du 22 septembre 1792 (1er vendémiaire an I ) au 1er janvier 1806 ( 11 nivôse an XIV) date à laquelle Napoléon 1er l'abolit. Jugé compliqué, il n'était pas rentré dans les habitudes des français lui préférant l'ancien calendrier.
Il est l'oeuvre de Charles-Gilbert Romme et de Fabre d'Eglantine auteur de la chanson "Il pleut, il pleut bergère"
Source AM Compiègne
Je ne m'étendrai pas plus longuement sur le fonctionnement de ce calendrier complexe qui nécessitait lorsque j'ai débuté la généalogie, il y a trente ans, d'avoir à portée de main une table de conversion.
Aujourd'hui , la plupart des logiciels de généalogie proposent une fonction de conversion des dates quasi instantanée.
Mais tous ces calendriers étaient essentiellement utilisés pour des raisons administratives. Sans eux, les actes paroissiaux n'existeraient peut-être pas !
Nos ancêtres, pour la plupart illettrés voire analphabètes n'utilisaient certainement pas de calendrier.
Essentiellement ruraux , nos aïeux passaient leurs journées au rythme , "des semailles , des moissons, des vendanges ou bien des saisons, journées ponctuées par le lever et le coucher du soleil". (3)
Les fêtes religieuses rappelées lors de la messe imposaient également des repères nécessaires.
L'apparition de l'Almanach des Postes en 1810 et sa diffusion à grande échelle dès 1857 dans tous les foyers va permettre à nos ancêtres d'avoir accès à "des informations capitales pour bien des professions" (4)
(1) Calendrier utilisé par les Romains de 715 av. J.C, jusqu'au 1er janvier 45 av. J.C. Il porte le nom du 2ème roi de Rome, Numa, qui succéda à Romulus.
(2) Cité dans le dictionnaire du Généalogiste et du curieux de Alain Nemo. Août 1992.
(3) " La généalogie sur internet" de Gilles PERILHOUS
(4) "Entrons chez nos ancêtres" de Jean-Louis Beaucarnot. Editions J.C.Lattès. Octobre 2010
Autres Sources :
Généawiki / Cléa , documents pédagogiques commentés (Académie de Nice) / Wikipédia.
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