DE VOUS AIEUX, en passant par moi !

DE VOUS AIEUX, en passant par moi !

Au commencement il y avait....


Je devais avoir une quinzaine dannées , lorsqu'un de mes meilleurs camarades m'a initié à la généalogie et c'est tout naturellement que j'ai décidé   de me lancer à la recherche de mes ancêtres qui pour moi avaient alors tout d'une énigme !

Ce voyage dans l'histoire de ma famille allait me permettre de me forger une identité d'une part et de  renouer des liens qui avaient été rompus prématurément par le décès de ma mère quelques années plus tôt d'autre part.

Si j'étais déjà passionné d'histoire, le chemin qui me séparait de mes ancêtres  allait s'avérer bien plus difficile que prévu pour le néophyte que j'étais.

Car par quel bout commencer ?

La première étape de ma quête a été de me procurer un guide de généalogie. A l'époque, Il y en avait très peu sur le marché  et la généalogie n'avait pas l'engouement qu'on lui connait aujourd'hui !
Je me souviens que mon choix s'étaitr arrêté  sur le livre de Yann Grandeau " A la recherche de mes ancêtres "édité chez Stock en 1975. Il ne doit plus être édité aujourd'hui mais il m' a été  d'un grand secours dans mon aventure.
Pratique, compact, je l'emmènerai telle une bible au gré de mes pérégrinations généalogiques.

Mais il me manquait l'essentiel : le document qui allait me permettre de remonter le temps.

Et c'est mon père qui me l'apporta !

Je ne connaissais alors que peu de choses de ma famille jusqu'à ce jour, où mon père sortit du cagibi de l'appartement tout un tas de photos et de documents jaunis par le temps...et le livret de famille de mes grands parents paternels.

 

 

Dès lors, je guettais, fébrile, tous les jours le courrier afin de prendre connaissance de la dernière copie d'acte, sésame  qui allait nous permettre d'avancer un peu plus  dans notre enquête.

En bon secrétaire qu'il était ,mon père prit les opérations en mains et a organisé  la chasse aux ancêtres : Pour la bonne cause il a confectionné des lettres types de demande d'actes qu'il polycopia en nombre ; Afin d'y voir plus clair, il rassembla toutes les informations sur des fiches au nom et prénom de chaque aïeul...

Mais le temps de réponses des Mairies devenaient de plus en plus long au fur et à mesure que mon impatience grandissait. Sans compter sur les mairies qui ne jouaient pas le jeu et qui par ailleurs n'étaient pas dans l'obligation de le faire et ce malgré l'enveloppe timbrée jointe pour la réponse.

Rappelons pour l'anecdote  que très peu de mairies , a fortiori lorsqu'elles étaient rurales, étaient équipées à l'époque de photocopieurs et beaucoup ne  délivraient que des extraits d'actes, certes intéressants, mais qui n'avaient pas la même saveur que l'acte lui-même ou de son fac-similé.

L'écriture du rédacteur (prêtre ou officier de l'état civil) ; les liés, les déliés, les pleins, les signatures, la présence ou non des témoins, les mentions marginales ..... sont autant d'informations et d'indications qui font le bonheur du généalogiste et du curieux.

D'autres mairies, ne répondaient même pas, débordées qu'elles étaient par les demandes. A contrario, nous pouvions avoir affaire à l'érudit local, qui prenait un soin particulier à retranscrire l'acte dans son intégralité !!!


Quelques ancêtres en plus et de nombreux timbres en moins, il était temps de passer à la vitesse supérieure.......


"La généalogie est un jeu 
de patience et de logique
où chaque ancêtre est
une pièce qui
a une place déterminée"

 
En effet, le rythme où nous parvenaient les réponses et le tarif des lettres en vigueur nous ont convaincu, mon père et moi, de poursuivre les recherches sur place.

La semaine que nous allions passer ensemble en Côte d'Or, sur les lieux où avaient vécu nos ancêtres allaient être des plus enrichissantes, d'un point de vue personnel. Les liens qui nous unissaient mon père et moi allaient s'en trouver grandis.

Et pourquoi pas ne pas joindre "l'utile" à l'agréable en découvrant une région que je ne  connaissais pas et que mon père, lui, connaissait plus par la renommée de ses vins que par ses souvenirs personnels.

Ce voyage  "initiatique" serait  sans nul doute  riche en découvertes  généalogiques mais également, touristiques et .......... gastronomiques.

Nous avions pour l'occasion, loué une chambre d'hôtel à Sombernon qui serait notre "QG" de campagne durant notre séjour. De là, nous pourrions "écumer" les mairies.

Notre première étape nous conduisit à Pouilly en Auxois village natal de mon grand-père.


(archive personnelle)                       
 MAIRIE DE POUILLY-EN-AUXOIS

 
Les "trouvailles" que nous allions faire dans les registres de Pouilly allaient être des plus intéressantes pour la suite de nos recherches.
Le grand père né un mois après le mariage de ses parents, l'arrière- grand-mère morte deux fois, le destin de Jeanne-Aimée.... seraient autant d'anecdotes croustillantes à ajouter à la chronique familiale.

Mon père profita de notre présence à Pouilly pour faire un pèlerinage sur les lieux de ses vacances. Il me parla de parties de pêches sur les berges du canal de Bourgogne non loin de la maison familiale qu'il put identifier grâce à son perron.
Nous devions même retrouver la tombe familiale dans le cimetière communal.
De passage, dans la région récemment, j'eus la surprise de constater qu'elle existait toujours et dans un état de conservation assez satisfaisant alors que la dernière personne inhumée -l'arrière grand-tante Eugénie ( encore elle !) - a du l'être en 1939.

Je profite de l'occasion qui m'est donnée, pour remercier le personnel communal de l'état-civil de sa  disponibilité et sa gentillesse qui nous a permis d'accéder aux informations dont nous avions besoin.


Maison au bord du canal,
 supposée être la maison familiale
(archive personnelle)
Nos recherches se sont poursuivies  et nous ont conduit très vite à Gerland qui allait s'avérer être le village berceau de nos ancêtres.
Gerland est situé dans la plaine à proximité  de Nuits St Georges et de ses vignobles.
Et la difficulté n'allait pas résidé , non pas à retrouver les actes dans les registres de l'état-civil et paroissiaux, mais bel et bien à trouver le Maire et ensuite de prendre rendez-vous avec le secrétaire ou la secrétaire de Mairie pour avoir accès aux archives aux jours d'ouverture de la Mairie.

Rendez-vous pris, Monsieur le Maire nous ouvrit les portes de sa modeste Mairie et pendant qu'il vaquait à ses occupations, nous laissa les clés de sa Mairie et lesprécieux registres à disposition.

Notre première réaction fut une réaction de surprise devant l'état et les conditions de conservation des registres. J'espère que depuis, ces registres ont du être versés aux Archives Départementales.
Nous avons pris  donc d'infimes précautions en manipulant ces documents et avons entrepris de relever tous les actes qui concernaient des HIDIER euh des HIGUIER ou des YGUIER voire des YDIER

Eglise de Gerland (21)
(archive personnelle)
 
Très rapidement, au vu des actes, nous nous sommes aperçu que l'orthographe des patronymes n'étaient pas importantes et que ces derniers étaient retranscrits la plupart du temps phonétiquement par un des rares lettrés du bourg qu'était le curé de la paroisse.

Près de vingt ans après, je regrette aujourd'hui de n'avoir pas relevé systématiquement tous les actes car nous aurions aujourd'hui une base de données qui nous  permettrait de reconstituer les familles de Gerland et faire des recoupements.

Forts de nos trouvailles, mon père et moi sommes rentrés sur Paris pour reprendre nos activités respectives et mettre au propre les données que nous avions recueillies.

Par la suite, il y a eu d'autres voyages  et au lieu de nous disperser dans les villages de la Côte d'Or et être tributaires des horaires d'ouverture des mairies, nous avons décidé de concentrer nos recherches en allant  Aux Archives Départementales à Dijon...


Archives Départementales de la Côte d'Or
Rue Jeannin à DIJON
(archive personnelle)

Mon père, peu à peu, me laissa seul gérer les recherches et là où certains passaient leurs congés à se faire bronzer sur une plage, moi je préférais m'enfermer aux archives pour compulser des registres poussiéreux.
Il garda de l'intérêt pour l'avancement de mes recherches et prêtait toujours une oreille attentive lorsque je revenais des archives pour lui relater  le détail de mes découvertes.
Il m'accompagna de nouveau lorsque par le jeu de la généalogie descendante.j'ai découvert des cousins éloignés


Papa est décédé en 2003 et c'est pour lui, aujourd'hui que j'écris ces lignes et que je me dois aujourd'hui de terminer le travail commencé.... il y a près de 50 ans ! Déjà 50 ans !
 




 



06/02/2021
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