Famille SIMON
Ma Grand-Mère Jeanne SIMON était originaire par son père d'un petit village du Pas de Calais situé à quelques kilomètres d'Arras : Simencourt !
"Un écartelé des armes de la famille de Miraumont (au 1 et au 4 : argent chargé chacun de trois tourteaux de gueules) et celles de la famille de Piennes (au 2 et au 3 : azur chargé chacun de six billettes d’or). Peronne de Piennes était la veuve d’Olivier de Miraumont, seigneur de Simencourt."
Si elle n'était pas née dans ce charmant bourg rural ô combien sympathique ; elle y avait ses racines et une grande partie de sa proche et nombreuse famille.
Parfois, j'accompagnais ma Grand-Mère pour passer quelques jours chez mon Parrain et ma Marraine, une SIMON également.
Mon parrain toujours de ce monde était menuisier et nous passions notre temps avec mes petits cousins à jouer au milieu des odeurs de bois et de colle quand ce n'était pas autour du cercueil qui attendait son futur locataire et la sciure qui résultait de son travail était notre unique sable de plage. Seul l'atelier nous était judicieusement interdit et on respectait les consignes de sécurité qui nous étaient données. Ces jeux étaient ponctués de grandes promenades à travers le village et parfois à travers champs, randonnées qui n'avaient pas de but précis hormis d'aller faire une partie de ping pong à l'école du bourg.
Au retour , un goûter substantiel préparé par ma Marraine nous attendait accompagné de quelques verres de frênette* fabrication maison.
Traditionnellement, nous faisions la tournée des cousins et des cousines et j'avais du mal à situer qui était qui ? Ma Grand-Mère déjà âgée était quelque part la mémoire de la famille et je m'appuierai sur elle quand des années plus tard je me lancerai dans l'aventure de la généalogie.
Ces vacances, que d'aucun aurait qualifiées de plan-plan, je ne les aurais échangées à aucun prix contre des vacances branchées dans un endroit à la mode.
Mais plus que tout, je pouvais passer des heures à regarder les mains de mon parrain assembler des montants, fabriquer des mortaises, manier le ciseau à bois......J'étais fasciné par ce noble travail d'artisan menuisier ébéniste.
Les métiers du bois était une constante chez les SIMON, puisque déjà Jérôme SIMON qui vécut au 17ème siècle était charpentier repris par la suite par son fils Jean-François.....
Les SIMON cultivateurs et gros propriétaires terriens étaient nombreux sur SIMENCOURT et les environs vers la fin du XIX°/ début XX° et étaient devenus pratiquement incontournables par le jeu des alliances et des mariages.
Ils étaient si nombreux que des sources historiques attestent que le nom du village parfois orthographié car prononcé CHIMENCOURT proviendrait du patronyme SIMON**. ( source : Association Historique de Ficheux )
Mais revenons à nos SIMON. De récentes recherches auprès des Archives départementales du Pas de Calais ( désormais en ligne !) nous permettent de démontrer aujourd'hui que la branche des SIMON qui a fait souche sur SIMENCOURT n'était pas originaire de ce village mais plutôt de Dainville mais surtout de BERNEVILLE.
Afin de situer le cadre de cette histoire familiale quoi de mieux qu'une petite carte de Cassini :
Mes premières recherches il y maintenant 30 ans m'avait permis d'identifier comme plus vieil ancêtre Vaast*** SIMON valet de charrue de son état qui avait épousé le 15 novembre 1740 à Dainville, Scholastique Thérèse CAUPAIN : source AD 62
Ce mariage nous apprend entre autre que Vast SIMON est fils des "défuncts Jean François charpentier à Berneville et de Charlotte CREMON"
Ces informations sont corroborées par un contrat de mariage du 10 novembre 1740 (relevé Bethencourt cote N° AD62 2J13 / 53R)
"Vast SIMON demeurant à Dainville fils de Jean François et de Charlotte QUERMON assisté de Jean François SIMON son frère
- Scholastique Thérèse CAUPIN fille à marier de feu Guilain et de Angélique SELIN assistée de Jacques CAUPAIN son oncle paternel, de Charles BLIN sergent de Dainville aussi son oncle maternel. "
On apprend ainsi que Vast avait un frère prénommé Jean-François comme son père.
De cette union naquit le 22 novembre suivant Charles Guislain SIMON qui sera à l'origine de l'installation des SIMON sur SIMENCOURT.
Nous perdons ensuite la trace de Vaast SIMON et aucune autre naissance à noter issue de cette union. Le remariage de Scholastique le 26 octobre 1745 toujours à Dainville avec Jean-Pierre DACHET nous indique que Vaast n'est plus de ce monde et qu'il est décédé donc entre 1740 et 1745 mais aucun acte de décès sur Dainville le concernant.
Un examen plus attentif de l'acte de mariage de Vast SIMON nous apprend que ce dernier est originaire de Berneville et que ses parents Jean François SIMON et Charlotte CREMON sont déjà décédés avant 1740.
Nous retrouvons à ce sujet sans difficulté les actes de décès de ses parents sur Berneville pour le père (Jean-François) le 23 juillet 1710 et pour la mère (Charlotte) le 6 novembre 1736.
Mais pas pour autant d'acte de décès concernant Vast sur Berneville.
C'est la profession de Vast SIMON et davantage son lieu de travail qui vont nous donner un commencement de solution.
En 1740 Vast exerce la profession de valet de charrue "en la cense de court aux bois en la paroisse de St Laurent". Un petit coup d'oeil rapide à une carte pour identifier la paroisse comme celle de St laurent du Blangy située à 7 km de Dainville à l'opposé d'Arras.
Et si par un heureux hasard (ou malheureux dans son cas) Vast était décédé dans l'exercice de sa profession ou sur le chemin qui le menait de Dainville à St Laurent ?
Il ne sera pas nécessaire de rechercher tous les actes de décès entre 1740 et 1745 car très vite l'hypothèse de départ se trouve confirmée : Vast SIMON est mort accidentellement retrouvé noyé dans la Scarpe**** le 14 janvier 1741. Le prêtre a pris soin également d'indiquer en mention marginale le nom de son épouse. Pas de doute c'est bien lui !
Vast SIMON n'aura pas d'autre descendance que son fils Charles Guilain sur lequel reposera toute la lignée de Simencourt.
Remontons d'une génération et intéressons nous quelques instants à ses parents Jean-François SIMON et Charlotte CREMON :
Jean-François SIMON voit le jour le vendredi 8 janvier 1677 à Berneville (62).
Il est le fils légitime de Hiérosme SIMON, charpentier et de Marie PAYEN, cabaretière.
Jean-François sera charpentier.
Son père Hiérosme meurt le 25 février 1686 à Berneville , Jean-François est âgé de 9 ans.
Sa mère Marie meurt le 12 décembre 1693 à Warlus , Jean-François est âgé de 16 ans.
Il s'unit avec Charlotte CREMON (-1736), la fille légitime de Guilain CREMON et de Bettremiette DE LAMBRE le mardi 22 novembre 1701 à Pommier (62).
Ce couple aura deux enfants connus à ce jour :
- Jean-François né en 1704.
- Vast né en 1706.
Jean-François SIMON est décédé le mercredi 23 juillet 1710, à l'âge de 33 ans, à Berneville (62).
Charlotte CREMON est décédée le mardi 6 novembre 1736, à Berneville (62).
* La frênette, ou cidre de frêne, est une boisson obtenue par fermentation des cidres de pomme de frêne.
Elle était fabriquée à l’origine uniquement à base de feuilles de frêne, le sucre provenant d'une part de l'exsudat de sève des feuilles piquées par le puceron Gossyparia ulmi et d'autre part des déjections sucrées (miellat) de ce puceron1.
Plus tard, pour produire en plus grande abondance, on y ajouta du sucre, ainsi que du houblon, de la chicorée, de l’acide tartrique et de la levure de vin ou de bière.
L’appellation « frênette » est plutôt utilisée en Belgique, dans le nord-est de la France et en Normandie (pays de Caux), tandis que celle de « cidre de frêne » l’est dans le nord de la France.
Le degré d’alcool est de l’ordre de 3,5 %. La frênette est une boisson désaltérante qui se boit fraîche.
Quant aux SIMON qui se sont rendus célèbres ils n'en manquent pas
Nathalie SIMON : Véliplanchiste, animatrice de télévision
Yves SIMON: chanteur, compositeur, interprète et écrivain
Charles SIMON + : dramaturge et haut fonctionnaire
Gustave SIMON + : journaliste et écrivain
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